Championnat apnée : Et une médaille pour Margotte ….

Questions & réponses avec Margotte Bryzmann médaillée au Championnat de France 2024 d’apnée piscine !

Q : Margotte, tu as participé les 18 et 19 mai au « Championnat de France 2024 d’apnée piscine Élite » à Brest. Pour la première fois en 3 ans tu as été sélectionnée sur 3 épreuves et tu reviens avec une médaille d’argent, es-tu satisfaite de tes résultats ?

R : Oui ! J’ai battu mes records personnels dans toutes les épreuves et c’est toujours agréable de rapporter une médaille !

Q : 5ème en DYN monopalme (170,6m), 9ème en sans palme (108m), 2ème en 2x50m (54s)… Tu t’attendais à ces résultats ?

R : Je ne m’attendais pas à améliorer mes perfs dans les 3 épreuves. On avait surtout axé la préparation sur la DYN mono avec pour objectif d’égaler mon précédent « personal best » de 165m réalisé il y a un mois à la Rochelle. Mais le format de compétition sur 2 jours permet de récupérer entre les épreuves ce qui m’a permis d’être en forme aussi dimanche pour la DNF et le 100m speed.

Q : Justement, parle nous un peu de ta préparation pour ce championnat.

R : Le Championnat de France, pour moi, c’est l’objectif de fin de saison. Avec mon coach on prépare cette échéance depuis le mois de septembre ! Au cours de l’année sportive il y a différents cycles d’entraînements qui doivent permettre d’arriver en mai le mieux préparé possible.

Q : Et parmi ces différents cycles, lequel préfères-tu ?

R : La période d’affûtage ! (Rires) 1 ou 2 semaines avant une compétition c’est repos ! Ça laisse le temps à l’organisme d’être au top le jour J.

Q : C’est la 2e année consécutive que tu te classes dans le top 5 français en DYN monopalme, tu peux nous faire le film de cette épreuve ?

R : Les heures qui précèdent, je me repose, je m’hydrate beaucoup et grignote léger.
Environ 1h avant le top départ je débute les étirements alors que le stress commence à monter. Ça permet de se détendre en plus de s’échauffer.
30′ avant le top, je fais quelques apnées à sec. Les sensations sont très désagréables, je stresse et suis plus dans la lutte que dans le relâchement ! Heureusement David s’occupe de gérer le timing (il a tout minuté !) et mon matériel, je peux rester dans ma bulle.
3′ avant le départ je rentre dans ma ligne d’eau et respire calmement pour faire baisser la pression et la fréquence cardiaque. C’est difficile car pendant ce temps, dans la ligne à côté, un concurrent fait une grosse syncope bien démonstrative…

Au top départ, pas le choix, il faut se lancer : une bonne inspiration, quelques carpes et c’est parti !

Les 25 premiers mètres je me concentre sur ma technique et surtout sur la vitesse car j’ai tendance à être trop rapide. À 50m j’ai déjà envie de respirer, c’est un peu tôt mais c’est souvent comme ça en compét’.

À 75m je commence à avoir mal aux jambes à cause des lactates. À 100m j’ai vraiment envie de sortir ! Je me raisonne en pensant que l’entraînement est justement fait pour apprivoiser ces sensations et par ailleurs j’ai les idées bien claires : je sais que je peux aller bien plus loin.

Les 50m suivants je pense à tous les gens qui sont derrière moi : David, les copains du Club Subaquatique de Limoges et du CODEP 87, les autres amis et la famille, qui n’y connaissent pas grand chose mais regardent quand-même le live… ça me donne le courage de continuer !

Au virage des 150m je « check » mon état de conscience : j’ai toujours les idées claires. J’ai la certitude que l’objectif de 165m est dans la poche !

Quand je vois la marque au fond à 165m, je décide de ne pas trop jouer avec le feu et prépare ma sortie. Encore quelques ondulations en direction des flotteurs et je sors proprement avec une double satisfaction : de l’air et une belle perf !

Q : Pour finir, ça fait quoi d’être sur le podium en 2x50m ?

R : C’est grave la classe ! (Rires) Sur cette épreuve du 100m « speed » nous n’étions que 3 femmes à avoir réalisé les minima de sélection, il n’y avait pas d’enjeu pour moi alors ça n’a été que du fun de concourir contre la nouvelle recordwoman de France ! Surtout que c’était la dernière épreuve. Ceci dit, ça reste une grande fierté d’avoir amélioré mon chrono et de rapporter une médaille d’argent à ceux qui me soutiennent moi et plus généralement l’apnée en Limousin !

Un grand merci donc à mon club (Club Subaquatique de Limoges), au CODEP 87 et à Limoges Métropole, cette médaille est un peu la leur aussi !